Le décès de son conjoint bouleverse souvent la vie tant sur le plan émotionnel que financier. Face à cette épreuve, la pension de réversion apparaît comme un dispositif essentiel pour soutenir le conjoint survivant. Pourtant, un grand nombre de personnes s’interrogent sur la durée minimale du mariage pour pouvoir en bénéficier. En 2025, dans le paysage complexe de la retraite française, les règles concernant les années de mariage nécessaires pour toucher cette pension varient selon les régimes, qu’il s’agisse de la retraite de base ou complémentaire, du secteur privé ou public. Entre conditions liées à l’âge, aux revenus, et aux spécificités des différents systèmes, déchiffrer les critères devient indispensable afin de préserver ses droits de conjoint survivant au mieux. Ce texte vous guide précisément pour comprendre combien d’années de mariage il faut en réalité pour obtenir la pension de réversion, tout en mettant en lumière les conditions à remplir et les exceptions à connaître.
Comprendre la pension de réversion et ses conditions dans le régime général
La pension de réversion représente une part de la retraite que percevait ou aurait perçu le conjoint décédé, reversée au conjoint survivant pour compenser la perte de revenus liées au décès. Dans le cadre de la retraite de base du régime général (CNAV), cette pension correspond à 54 % de la pension que le défunt touchait ou aurait touchée.
Le régime général englobe diverses catégories de travailleurs, notamment les salariés, les indépendants affiliés à la Sécurité sociale des indépendants, les professions libérales, ainsi que le régime agricole via la MSA. Pour y avoir accès, certaines conditions sont impératives :
- Être marié au moment du décès, car les couples pacsés ou vivant en concubinage ne bénéficient pas de ce droit.
- Atteindre l’âge minimum de 55 ans, sauf exceptions (invalidité ou enfants à charge).
- Ne pas dépasser un plafond de ressources : 24 232 € de revenus annuels bruts en 2024 pour une personne seule, et 38 771,20 € si vous vivez en couple.
Important : il n’existe pas de durée minimale de mariage au régime général. Quelle que soit la durée de votre union, même courte, le droit à la pension de réversion peut être reconnu, dès lors que les autres critères sont réunis.
Ceci signifie que si votre mariage a duré seulement quelques mois ou quelques années, vous pouvez prétendre à cette pension, contrairement à une idée répandue selon laquelle il faudrait un mariage d’une certaine durée pour ouvrir ce droit. Il est néanmoins requis que vous soyez légalement mariés : ni le PACS ni le concubinage ne donnent accès à ce droit.
Par ailleurs, la pension de réversion continue d’être versée même si le conjoint survivant vit ensuite en nouvelle union ou se remarie. Cette spécificité du régime général est importante à connaître car elle diffère de plusieurs autres régimes.
Condition | Exigence |
---|---|
Durée minimale de mariage | Aucune |
Âge minimal | 55 ans, sauf exceptions |
Plafond de ressources | 24 232 € en solo / 38 771,20 € en couple (2024) |
Union reconnue | Mariage uniquement (pas de PACS ou concubinage) |
Effet du remariage | Pension maintenue |
Dans la gestion des droits de conjoint survivant, le régime général de la Sécurité sociale établit clairement l’importance de la situation matrimoniale et financière, mais ne restreint pas la pension par une durée d’années de mariage. Cette souplesse dans la condition de durée vise à protéger au mieux le conjoint survivant, quel que soit le temps passé en union avec le défunt assuré.

Durée de mariage et pension de réversion dans la fonction publique : des règles plus strictes
Les fonctionnaires bénéficient d’un régime spécifique, et les conditions liées au mariage et à la pension de réversion de la retraite de base sont différentes. Contrairement au régime général, la fonction publique impose certaines conditions de durée de mariage pour ouvrir droit à la pension de réversion.
Cette pension correspond à 50 % de la retraite que le conjoint fonctionnaire aurait dû percevoir. Pour que le conjoint survivant en bénéficie, l’un des critères suivants doit être rempli :
- Avoir été marié au minimum 4 ans avec la personne décédée.
- Avoir célébré le mariage au moins 2 ans avant le départ à la retraite du fonctionnaire.
- Avoir au moins un enfant issu du mariage (y compris né avant le mariage).
- Le défunt bénéficiait d’une pension d’invalidité, et le mariage a eu lieu avant l’événement déclenchant le départ à la retraite.
Cette exigence d’une durée de mariage minimum de quatre ans est l’une des particularités marquantes du régime public. Elle vise à limiter la réversion aux conjoints engagés durablement dans le mariage avant le décès du fonctionnaire, sauf exceptions liées aux enfants ou à l’invalidité.
Une autre différence importante par rapport au régime général concerne l’effet du remariage. Dans la fonction publique, le remariage entraîne la cessation du versement de la pension de réversion. Si ladite nouvelle union s’interrompt, le droit à la réversion peut être réactivé.
Ces règles s’appliquent à l’ensemble des branches de la fonction publique : fonction publique d’État, territoriale et hospitalière. De plus, elles s’étendent même aux anciens conjoints divorcés, dans certaines situations.
Condition | Exigence pour la pension de réversion |
---|---|
Durée minimale de mariage | 4 ans (sauf exceptions) |
Mariage avant départ à la retraite | Au moins 2 ans avant |
Présence d’enfant(s) | Ouvre droit même si durée < 4 ans |
Effet du remariage | Suspension de la pension |
En résumé, pour les veufs ou veuves issus du secteur public, la durée du mariage est souvent un critère incontournable qui doit être soigneusement vérifié en amont pour garantir les droits à la pension de réversion. Le mariage et retraite publique sont liés par ces conditions strictes, qui protègent la pérennité financière des conjoints.
La pension de réversion dans les régimes complémentaires : conditions et durée de mariage
Au-delà de la retraite de base, la pension de réversion existe également dans les régimes complémentaires, qui représentent une part importante du système de retraite français. Ces régimes gèrent les droits supplémentaires acquis par les salariés, indépendants, ou fonctionnaires.
Pour la retraite complémentaire Agirc-Arrco, qui concerne notamment les salariés du secteur privé, la pension de réversion est fixée à 60 % de la retraite complémentaire que percevait ou aurait perçu le défunt. La durée minimale d’années de mariage n’est pas exigée dans ce régime, mais d’autres conditions sont à respecter :
- Obligation d’être marié au moment du décès.
- Perte du droit à réversion en cas de remariage.
- Âge minimal exigé de 55 ans, sauf cas particuliers (invalidité, enfants à charge).
Ce régime illustre bien la distinction entre la retraite complémentaire et la retraite de base, notamment en ce qui concerne l’impact du remariage.
Pour les indépendants (artisans, commerçants, professionnels libéraux), d’autres régimes complémentaires s’appliquent avec leurs propres critères :
- Retraite complémentaire des indépendants : possibilité de percevoir une pension correspondant à 60 % de la retraite complémentaire du défunt, sans durée minimale de mariage.
- Limitation des ressources (plafond fixé en 2024 à 92 736 € annuels) pour le conjoint survivant.
- Maintien du droit malgré un remariage.
Pour les professions agricoles et libérales, la situation varie. Par exemple :
- Dans le régime agricole complémentaire obligatoire (RCO), une durée minimale de 2 ans de mariage est exigée pour bénéficier de la pension.
- Pour certains régimes de professions libérales, comme les médecins affiliés à la CARMF, une durée minimale de mariage de 2 ans est requise, sauf si un enfant est issu de l’union.
Il est donc essentiel de bien connaître le régime de retraite auquel le défunt était affilié pour bien identifier la durée de mariage requise.
Régime complémentaire | Durée minimale de mariage | Effet du remariage |
---|---|---|
Agirc-Arrco (salariés) | Aucune | Perte du droit en cas de remariage |
Sécurité sociale des indépendants | Aucune | Droit conservé après remariage |
Régime agricole complémentaire (RCO) | 2 ans | Perte du droit en cas de remariage |
Professions libérales (ex. médecins CARMF) | 2 ans (exceptions si enfant) | Perte du droit en cas de remariage |
Chaque régime a ses modalités précises ; ainsi, le mariage et les droits de conjoint survivant requièrent une attention particulière. S’informer auprès des caisses spécifiques reste la meilleure démarche.

Impact du remariage sur la pension de réversion selon les régimes de retraite
Le remariage constitue un point crucial dans la gestion des droits à la pension de réversion. Il introduit souvent des restrictions ou des clauses spéciales selon que l’on relève du régime général, des régimes complémentaires, ou de la fonction publique.
En effet, le maintien, la suspension ou la suppression de la pension après un nouveau mariage dépend intégralement du régime concerné :
- Régime général : le remariage n’entraîne pas la perte du droit à la pension de réversion, même si vous vivez en union libre, pacsée ou remarié.
- Régimes complémentaires (ex. Agirc-Arrco) : la pension de réversion est généralement supprimée dès lors que le veuf ou la veuve se remarie ou se pacse.
- Fonction publique : la pension est suspendue en cas de remariage ou nouvelle union, mais peut reprendre si cette dernière prend fin.
Cette diversité de règles rend essentiel de vérifier précisément son régime d’affiliation et d’anticiper les conséquences d’un remariage sur les droits de conjoint survivant.
Exemple concret : Claire, veuve depuis deux ans, perçoit la pension de réversion de son mari, ancien salarié du privé. Après un nouveau mariage, elle conserve son droit selon la règle du régime général. En revanche, si elle avait perçu la pension complémentaire Agirc-Arrco, celle-ci serait suspendue.
Régime | Effet du remariage sur pension de réversion |
---|---|
Régime général | Pension maintenue |
Agirc-Arrco (complémentaire salariés) | Pension supprimée |
Sécurité sociale indépendants | Pension maintenue |
Fonction publique | Pension suspendue, reprise possible après dissolution union |
En somme, le droit à réversion évolue avec la nouvelle situation matrimoniale, ce qui requiert vigilance et conseils adaptés pour préserver ses droits lors d’un remariage.
Les enfants orphelins et la pension de réversion : une protection essentielle
La pension de réversion ne protège pas uniquement les conjoints survivants, mais aussi les enfants en cas de décès des deux parents. Ces derniers peuvent bénéficier, eux aussi, d’une pension à condition d’être orphelins de père et mère avant l’âge de 21 ans. Cette pension couvre à la fois la retraite de base et la retraite complémentaire des parents.
Les critères d’attribution et la durée de versement varient selon les régimes :
- La pension est généralement versée jusqu’au 21e anniversaire de l’enfant, bien que certains régimes prévoient des prolongations dans des cas spécifiques.
- Les montants varient suivant le régime d’affiliation des parents, et le versement s’interrompt dès que les conditions ne sont plus remplies.
- Cette pension offre un soutien indispensable aux jeunes orphelins, notamment pour faire face aux nécessités financières et poursuivre leurs études.
Cette dimension solidaire du système de retraite française souligne l’importance pour les familles de bien connaître leurs droits au-delà du conjoint survivant.
Critère | Condition pour les enfants orphelins |
---|---|
Âge maximum | 21 ans (sauf exceptions) |
Parents concernés | Décès des deux parents |
Régimes concernés | Retraite de base et complémentaire |
Comment faire la demande de pension de réversion : étapes et conseils pratiques
Pour bénéficier de la pension de réversion, aucune attribution automatique n’existe : il faut impérativement en faire la demande auprès des organismes gestionnaires. Cette démarche implique :
- Le dépôt d’un dossier incluant les pièces justificatives : acte de décès, acte de mariage, justificatifs de ressources, etc.
- La vérification attentive des conditions spécifiques en fonction du régime d’affiliation du défunt.
- Une demande à faire idéalement dans les 12 mois suivant le décès, pour que la pension soit versée dès le mois qui suit la date du décès.
Certaines démarches peuvent s’effectuer en ligne via les sites des caisses de retraite comme la CNAV pour le régime général ; d’autres exigent des contacts physiques ou des courriers.
Un retard dans la demande ne fait pas perdre le droit, mais le versement de la pension ne sera effectif qu’à compter du dépôt du dossier, ce qui peut pénaliser financièrement le conjoint survivant.
Enfin, il est conseillé de solliciter des conseils auprès des professionnels ou des associations spécialisées en droit des retraités pour être accompagné au mieux.
Simulateur de pension de réversion
* Ce simulateur donne une estimation simplifiée à titre informatif.
Conditions variables selon les régimes et situation personnelle.
Remariage entraîne généralement la perte de la pension de réversion.
Les erreurs fréquentes concernant la pension de réversion et la durée du mariage
Nombreux sont ceux qui entretiennent des idées reçues sur le lien entre la durée du mariage et l’accès à la pension de réversion. Voici un éclairage pour éviter les pièges :
- Il est faux de croire que sans un certain nombre d’années de mariage, aucun droit n’est possible dans le régime général.
- Les pacsés ou concubins sont systématiquement exclus, indépendamment de la durée de collaboration.
- La pension de réversion ne se divise pas selon la durée de mariage dans le régime général, mais le partage intervient uniquement entre multiples conjoints survivants en cas de mariages successifs dans tous les régimes.
- Le remariage n’entraîne pas obligatoirement la perte des droits, son impact variant selon les régimes.
- Dans la fonction publique, la durée minimale de mariage réclame une vigilance particulière car elle conditionne directement l’obtention de la pension.
Se renseigner correctement et anticiper son droit à réversion reste la meilleure manière d’assurer ses droits et sécuriser ses ressources après le décès du conjoint.
Quel rôle joue la durée de mariage lors de mariages multiples ?
Quand un assuré a eu plusieurs unions successives, la pension de réversion se divise proportionnellement entre les conjoints survivants ayant droit. En effet, chaque conjoint bénéficie d’une part qui correspond généralement à la durée effective du mariage avec la personne décédée.
Voici un schéma explicatif :
- Si un assuré a eu deux mariages, l’un de 10 ans et l’autre de 5 ans, la pension sera partagée en fonction de ces durées.
- Le calcul se fait pro rata temporis sur la réversion totale, respectant ainsi les droits acquis sur chaque union.
- Les conditions spécifiques à chaque régime peuvent toutefois moduler ce partage.
Cette règle répond à un souci d’équité et assure une juste distribution des droits de conjoint survivant. L’importance de la durée de mariage prend alors un sens nouveau, non pas pour ouvrir le droit, mais pour déterminer la quote-part dans le cas de mariages multiples.
Mariage | Durée | Part de pension de réversion |
---|---|---|
Premier mariage | 10 ans | 2/3 |
Deuxième mariage | 5 ans | 1/3 |

Réponses aux questions fréquentes sur la pension de réversion et années de mariage
Faut-il un nombre minimum d’années de mariage pour toucher la pension de réversion?
Dans le régime général de la retraite française, aucune durée minimale n’est exigée pour bénéficier de la pension de réversion, contrairement à certains régimes spécifiques, notamment dans la fonction publique où 4 ans de mariage sont parfois requis.
Les couples pacsés ou en concubinage ont-ils droit à la pension de réversion ?
Non, le droit à la pension de réversion est strictement réservé aux couples mariés. Les pacsés et les concubins ne peuvent pas en bénéficier selon les règles actuelles, quelle que soit la durée de vie commune.
Que se passe-t-il en cas de remariage du conjoint survivant ?
Le remariage peut entraîner la perte de la pension dans certains régimes complémentaires et dans la fonction publique. En revanche, dans le régime général, la pension de réversion est maintenue même en cas de remariage.
Comment se déroule le partage de la pension en cas de mariages multiples ?
Lorsque le défunt a eu plusieurs époux ou épouses, la pension de réversion est généralement partagée entre les conjoints survivants en fonction de la durée respective de chaque mariage, avec des modalités précises selon les régimes de retraite.
Puis-je faire ma demande de pension de réversion en ligne ?
Oui, la plupart des caisses de retraite, comme la CNAV pour le régime général, proposent la possibilité de déposer une demande en ligne, ce qui facilite et accélère la procédure.